J’aime bien ces sorties en montagne ou il n’y a pas de stress, pas de prise de tête sur le choix de l’itinéraire ou sur la stabilité du manteau neigeux (quoique là, c’est une interrogation qui revient souvent à l’esprit), pas de sac surchargé si ce n’est ce qu’il faut pour le confort de la pause, pas de quête de la performance.

Souvent seul, je cherche à dessiner dans la neige une trace esthétique. Parfois, je m’attarde à suivre celle d’un animal, en essayant de me mettre à sa place, à imaginer ce qu’il cherchait sur son parcours.

D’autres fois, je suis avec mes compagnons de montagne. Lui pour le ski de randonnée, elle pour la raquette à neige.

Comme on se connaît bien, les bavardages sont réduits au minimum. En fonction de la forme du moment, je trace, il ou elle trace dans la neige. Souvent, un échange du regard témoigne pour chacun le bonheur d’être là-haut.

Puis c’est la pause casse-croûte. Le moment de « chatibuller » au soleil, de reprendre des forces avant la descente. La vie se met en pause.


Ensuite c’est la descente. L’esprit se reconnecte au vivant. A skis, la descente demande une attention permanente. Il faut lire la neige, maîtriser sa trajectoire, interdire la chute. Avec des raquettes, on peut rester en mode « auto-pilote », d’autant plus si on se contente de suivre.
C’est la montagne Zen : se soustraire à la folie du monde, prendre le temps, admirer la beauté du paysage, partager le bonheur d’être là-haut.